Un peu d’histoire

Un peu d’histoire sur la Maîtrise Saint-Evode

Remontant vraisemblablement à la « nuit des temps chrétiens », la Maîtrise de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen apparaît en 1377 dans les comptes du Chapitre Cathédral, avec la mention d’un Maître de Chapelle nommé Médard et de quatre clergeots âgés de 10 à 12 ans qu’il est chargé d’instruire en grammaire et de former au chant liturgique quotidien.

maitr2Avec des hauts et des bas au cours des siècles (paix, guerres, famines, épidémies dont la peste etc…) cette petite formation se développe et embellit par ses chants les divers offices célébrés par les chanoines, quasiment propriétaires de la Cathédrale, au point d’en interdire parfois l’accès à l’Archevêque.

C’est au XVIè siècle que la Maîtrise (ainsi nommée, parce qu’elle dépend du Maître de Chapelle) acquiert une réputation non négligeable avec des musiciens de réelle valeur. Un exemple en est celui de Jehan TITELOUZE (1565/1588 – 1635) organiste et compositeur d’origine catholique britannique, considéré comme le fondateur de l’Ecole d’orgue française au XVIIè siècle … et les Maîtres de Chapelle successifs sont loin d’être inférieurs à leur tâche.

Au XVIIIè siècle, malgré un certain déclin de la musique d’église, les Maîtres de Chapelle enlev1restent de qualité, et il en est deux qui abandonneront rapidement Rouen, l’un LALOUETTE pour diriger la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, l’autre Henry MADIN pour se rapprocher de Versailles, car il est sous-Maître de musique à la chapelle royale du Château.

Au XIXème siècle, François-Adrien BOIELDIEU (1775-1834) maîtrisien juste avant la Révolution, sera un compositeur d’opéras reconnu pour son talent par Rossini et ses pairs, et encore par Wagner et divers autres musiciens allemands, qui lui auraient décerné le titre de « Mozart français ».

A la veille du XXè siècle, sous la houlette du réputé chanoine Bourdon, un jeune maîtrisien se prépare à l’issue de ses études musicales débutées à Rouen, à conquérir le Premier grand Prix de Rome en musique : c’était en 1911, et ce lauréat fut le chef d’orchestre et compositeur Paul PARAY (1886 – 1979) qui fit une exceptionnelle carrière internationale à la tête de divers orchestres célèbres, particulièrement aux Etats-Unis d’Amérique à la tête du Detroit Symphonic Orchestra . Dans le même temps, deux organistes rouennais amis de la Maîtrise s’y distinguent : Marcel DUPRE et MarceL LANQUETUIT.

La « relève » sera assurée par le plus illustre des anciens maîtrisiens du siècle : l’organiste compositeur Maurice DURUFLE (1902 – 1986). Et l’on peut citer encore, sous la conduite d’un pédagogue d’exception, l’abbé Robert DELESTRE, entre autres « anciens » Pierre VILLETTE (1926 – 1998) compositeur et directeur de Conservatoire, Bernard FLAVIGNY, Michel QUEVAL pianiste et chef d’orchestre…

Bernard DELAPORTE